Un remaniement sous haute tension

Elisabeth Borne a formé un nouveau gouvernement afin de poursuivre son travail de déconstruction de l’ensemble de la République Sociale afin d’aboutir à la "chose privée", c’est-à-dire la "Res-Privata". Le temps de l’apaisement ne sera pas retrouvé.

Le remaniement du gouvernement Borne II a eu lieu et personnellement, je pense que je n’ai rien à attendre. En effet, nous savons très bien que les intérêts resteront les mêmes afin d’orienter le virage vers une logique toujours plus néolibérale, toujours plus autoritaire et toujours plus réactionnaire. Dans ce sens, il semble concourir à un concours de circonstances pour admettre que le remaniement aura pour ambition de sauver le maréchal Emmanuel Macron, dont je le nomme sous le "petit père de patrie".

La réforme des retraites n’aura fait qu’accroître le déficit, symbole d’un mensonge absolu afin de soutenir les fonds de pension privé et le basculement progressif vers une retraite par capitalisation (c’est-à-dire une retraite spéculative). L’apaisement tant voulu n’aura pas eu lieu, la fracturation se réalise progressivement de jour en jour, une société apaisée se retrouve dans un certain compromis. Or, le gouvernement ne peut se permettre de gouverner au travers d’un large épouvantail. En effet, il pense que son programme va être voté par des alliances de circonstances, c’est-à-dire des majorités "loi par loi". Le gouvernement devra créer une déclaration de politique générale (DPG) où à l’issue du vote, les parlementaires voteront (si le gouvernement et la présidente de l’Assemblée nationale les autorisent) afin de voir si la majorité relative dispose une majorité dans l’hémicycle du Palais Bourbon.

L’affameur de l’Élysée qui vide les poches des étudiants et des travailleurs précaires va même jusqu’à embaucher des délinquants en matière du droit du travail. Aujourd’hui, le ventre devient de plus en plus vide et les salaires baissent en raison de l’inflation. Les grandes entreprises réalisent des marges incroyables avec l’aval du président de la République. À ce rythme, il n’est pas dit que cela aura des conséquences au niveau d’une question de santé publique comme au Royaume-Uni où les libertariens ont clairement eu des effets sur la santé de la population. Le problème se retrouve de façon constante à l’idée que les situations des uns et des autres seraient voulues. Pourtant, le déterminisme social balaye l’ensemble de ces caractéristiques. La reproduction des classes permet de créer des fortunes qui ne savent plus quoi en faire, et d’autres vouées à se retrouver toujours dans le déficit au milieu du mois. Le président a fait un choix, il est le président des riches et des actionnaires.

Ainsi, lorsque nous voyons Gabriel Attal, ministre des comptes publics devenu ministre à l’éducation nationale tout comme Aurore Bergé aux solidarités, on se demande vraiment si ce n’est pas une provocation. En effet, la première ministre a fait le choix à la demande du monarque de mettre en place des personnes, dont la vision s’avère très conservatrice.

Je ne serai pas étonné, que le nouveau ministre de l’éducation nationale où l’argent magique pour les écoles privées a été une véritable inondation hors de contrôle va se retrouver à devoir mettre en place une politique d’austérité tout en laissant prospérer cette inondation. Il entend remettre la place de l’autorité du professeur. Cela démontre qu’il n’a aucun projet de refonte d’une éducation.

Ensuite, Aurore Bergé n’est pas une "réelle ministre des solidarités" (au sens républicain), mais une ministre des solidarités de l’interclasse dominante, c’est-à-dire de sa classe au nom de la pratique de "l’arc républicain". De ce fait, d’autres noms peuvent influencer, mais la recette de l’austérité génère toujours plus de déficit et une baisse constante de la croissance (déjà affaiblie). Alors, je pense qu’il est l’heure de sortir le pop-corn.

Aussi, Marlène Schiappa, grande défendeuse du Printemps Républicain et des thèses d’extrême-droite se retrouve exclue du gouvernement. En même temps, le "fonds Marianne" qu’on appelle tous le "fonds Schiappa" a servi à promouvoir le cyberharcèlement contre les opposants d’Emmanuel Macron et à nourrir les bases racistes et suprémacistes. On se souviendra aussi que ce fonds a été détourné par toutes les associations.

Enfin, cette forme me permet de souligner que l’axe que va soumettre et imposer aux députés de la majorité relative se confirmera progressivement de cet axe illibéral voulant à tout prix passer au-dessus du Parlement, mais "en même temps" se retrouve en même temps en défenseur du Parlement au niveau de l’hémicycle de Bruxelles. Ironie ? Le Macronisme va peut-être remettre au goût du jour les décrets-lois afin de passer outre le Parlement, car le macronisme a une valeur démocratique à ses yeux. Dès lors, la fin justifie les moyens. La France deviendra un pays comme la Grèce et en voie de développement à la fin du quinquennat ou du prochain quinquennat.

Posté le 20 juillet 2023 par Pierre Le Bec